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L ’intelligence émotionnelle au travail face à la montée de l’intelligence artificielle

Management
Par Cécile ROUSSEAU DUMARCET, Intervenante occasionnelle le 01 août 2023
Emotional Intelligence

A l’heure de ChatGPT, quelle peut être la place de l’intelligence émotionnelle face à la montée de l’intelligence artificielle ?

Créativité, adaptation aux changements, marque d’empathie, transmission des savoirs, gestion du stress… Autant de qualités sociales et émotionnelles qui sont considérées de plus en plus comme des atouts indispensables de l’homme face à la machine et qui définissent ce que l’on appelle aujourd’hui l’intelligence émotionnelle.

Ce sont ces mêmes qualités qui permettent et favorisent une bonne gestion d’un service et une qualité de relations humaines optimale. Pour cette raison, dans les entretiens de recrutement, ces qualités sont recherchées et doivent être mises en avant. Il est désormais conseillé aux candidats de valoriser sur leur CV leurs capacités sportives et ce conseil n’a rien d’anodin.
 

Les compétences dites « douces », ou soft skills, des candidats (par opposition aux savoir-faire ou hard skills) sont de plus en plus regardées. Et les engagements dans le monde associatif, sportif ou artistique peuvent être des révélateurs de ces qualités recherchées.

L’intelligence émotionnelle est plus importante que jamais : les transformations économiques et technologiques ont suscité le développement de l’attention portée aux qualités sociales et émotionnelles des candidats. Face à l’évolution rapide des métiers, la capacité à s’adapter, à se remettre en question, à évoluer et à apprendre tout au long de sa carrière feront la différence. Sans compter que la mondialisation et le déploiement d’équipes interculturelles augmentent la complexité des interactions, des émotions et de leur mode d’expression et, par conséquent, le nombre de conflits au sein des entreprises.
 

Développer son intelligence émotionnelle au travail

Développer son intelligence émotionnelle au travail consiste donc à :
 

  • changer son regard,
  • améliorer sa prise de décision,
  • renforcer la qualité de ses relations, l’impact de sa communication et sa tolérance au stress.

Les responsables se distinguent généralement par leur niveau d’intelligence émotionnelle, et ce sont ces compétences qui contribuent à créer un lieu de travail propice qui stimule et favorise l’efficacité. Une faible empathie, en revanche, est un frein pour comprendre ce que ressentent les équipes et les accompagner au mieux, alors que de nombreuses entreprises mènent actuellement des projets de transformation qui impactent l’organisation et les salariés.

L’intelligence artificielle – définie comme l’ensemble des technologies visant à réaliser par l’informatique des tâches cognitives traditionnellement effectuées par l’humain – est aujourd’hui au coeur des débats en raison des transformations sociales qu’elle provoque. En effet, les changements opérés rapidement dans le domaine du travail suscitent deux types de réactions opposées :

  • Un optimisme face à une technologie porteuse de gains de productivité, et prometteuse quant à l’élimination des tâches les plus fastidieuses;
  • Un pessimisme face à la disparition inéluctable de pans entiers d’activité donc des emplois correspondants.

Ainsi posé, le débat se fige dans une opposition stérile.

La montée en puissance annoncée et avérée de l’intelligence artificielle ne peut que renforcer les besoins en « soft skills », besoins considérés comme des atouts indispensables, non seulement pour l’entourage, mais également pour faire en sorte que le développement de la machine se fasse au service de l’homme et non pas contre lui.

« L'intelligence émotionnelle n'est pas un concept nouveau. Ce qui est neuf en revanche, c'est que face à la montée de l'automatisation et de l'intelligence artificielle, elle va devenir nécessaire à tous les travailleurs, et pas seulement aux cadres. Il s'agit d'une compétence unique à l'Homme, qui ne risque pas d'être 'automisée' de sitôt » explique Jérôme Buvat directeur du Capgemini Research Institute. (les Echos, le 18/10/2019)
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